Mes billets d'humeur
A la mémoire d'André Gay, modéliste hors pair
Juillet 2025
Chalindrais, Chalindrais : 2 heures d'arrêt
texte rédigé en juillet 2013
Le département de la Dordogne, comme tout le monde le sait, est voisin de celui de la Corrèze. Comme vous le savez tous aussi, j'ai ma tante qui habite ce dernier, du côté d'Uzerche ; la perle du Limousin, se plaît-elle à nous répéter.
Notre petite visite annuelle était programmée pour la dernière semaine de juillet. Nous passerons donc quelques jours à ses côtés et j'avais dans l'idée de lui faire découvrir ce qu'est un véritable et vénérable réseau de trains miniatures.
Quelques semaines auparavant j'avais pris soin de fixer un rendez-vous avec André Gay, le célèbre créateur du réseau périgourdin. Il me propose un vendredi à 15 heures. Cela me convenait.
Ce jour-là, à la date fixée, nous avalons notre repas en bousculant un peu notre tante dans ses habitudes.
Excideuil, où est installé notre ami André, n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres, mais les routes dans cette région sont petites et sinueuses voire cahoteuses pour certaines.
Au bout d'une bonne heure nous arrivons à Excideuil, belle petite ville fortifiée. Nous avons beaucoup de mal à trouver la petite rue, objet de notre visite.
Si toutefois, et je vous le conseille, vous désirez venir voir le réseau d'André, à plus forte raison si vous êtes en camping-car, stationnez le plus vite possible votre engin pour faire le reste à pieds car la rue de notre ami est assez étroite et ne permet pas beaucoup de manœuvres. Sans GPS nous avons même été obligés de l'appeler pour lui signifier notre retard. Il nous attendait sur le pas de sa porte et fort heureusement n'avait que nous trois comme visiteurs à cette heure-ci. Nous contournons sa maison pour accéder au sous-sol qui reste néanmoins un rez-de-jardin puisque le terrain est en pente. Nous entrons dans une première pièce où des rayonnages supportent des classeurs Loco-Revue. Il est abonné depuis le milieu des années 60 nous dit-il. Ça représente une belle longueur. Le reste de la pièce est décoré de puzzles ayant tous pour thème le chemin de fer, bien sûr ; c'est l'œuvre de son épouse. Un canapé accueille ma tante qui s'y assoit volontiers et nous dégustons un café tout en discutant petits trains. Nous n'avons toujours pas accès au fameux réseau. Les portes sont fermées ; on ne devine rien. Je rappelle à André nos différentes entrevues au salon d'Orléans, nos échanges de courriels et j'explique à ma tante que je suis un fidèle internaute qui depuis 6 ans apprécie l'évolution et du site et du réseau du maître de ces lieux. Lui-même est devenu un de mes fidèles lecteurs. L'heure tourne, nous posons nos tasses, André nous précède et ouvre une porte qui donne directement sur le paradis du modélisme...
Pour ceux qui, comme moi, connaissent le réseau pour avoir suivi son historique sur internet, l'image familière de la grande gare nous apparaît au premier coup d'œil.
Ainsi donc, nous entrons dans un monde de lilliputiens réduits au 1/87e.
Ma tante, d'emblée, est émerveillée. Nous sommes devant le gril de la gare de Chalindrais qui s'étale sur 10 mètres de long.
De mon côté je retrouve la même impression que j'avais eu naguère devant les pyramides de Gizeh en Egypte ; l'image tue la réalité. J'avais tellement vu de photos, de reproductions de ces monuments que ma surprise ne fut pas aussi grande que je l'espérais. Certes, je fus émerveillé mais pas surpris. Il en fut de même pour le réseau d'André que je connaissais presque par cœur pour l'avoir vu dans tous les sens au travers de ses photos et de ses vidéos. Ne vous méprenez pas, son réseau est grandiose, enviable, presque inaccessible. Rien n'est laissé au hasard : les voies, la gare, les immeubles, la campagne et ce qui fait sa réputation : ses mouvements de trains. Là c'est remarquable ! Là, il est inégalable. Pour ne pas être accusé de complaisance, je dirais que seuls les fonds ne sont pas aussi réalistes que le reste du décor.
La totalité du réseau est en « L ». Sur la gauche du gril, s'étend la campagne, grande, boisée avec un viaduc, un canal et des tunnels. Derrière cette partie du décor on devine, à entendre l'arrêt des trains, une gare cachée. Plus tard on découvrira qu'il en existe une autre derrière le gril.
Pour l'instant nous sommes en gare et nous écoutons les explications du chef.
Tout est commandé par un magnétophone à bandes (vintage !) avec lequel André s'est amusé (!) à enregistrer des séquences d'une demi-heure ou de trois quarts d'heure.
Annonces en gare, départs, passages, avertissements, correspondances, le tout sur bruits de fond et mieux encore avec bruits réels de locos et d'autorails. Des impulsions sont également enregistrées comme on le faisait jadis pour le déclenchement des diapos. Celles-ci commandent le départ d'un train, soit en gare de Chalindrais, soit à partir d'une gare cachée. Une annonce accompagne personnellement le départ ou le passage d'un convoi. Une loco passe dans un grondement puis nous laisse entendre le cliquetis des wagons ou des voitures. On se laisse aller, on se prend au jeu et subitement nous sommes sur le quai : nous mesurons à peine deux centimètres !!!
Ce qui est tout à fait remarquable c'est qu'André a enregistré de nombreuses séquences pour différents créneaux horaires, ce qui a pour but d'envoyer des trains, jamais les mêmes, tout au long de la journée. Nous, arrivant à 15 heures, avons eu droit à la bande magnétique 15 h – 15 h 45. En témoigne une horloge sur le côté du réseau qui semble tout réguler.
Une ligne impressionnante de pupitres bordent tout l'ensemble. Le magnéto commande à André d'enclencher le début de séquence et tout le reste est automatisé ; il devient spectateur comme nous autres. Nous, médusés, lui, attentif, peut-être même angoissé ? On ne sait jamais, avec nos petits trains... D'ailleurs à ce sujet je lui fais une remarque sur la composition d'une rame de voyageurs, à laquelle il me répond franchement et sans ambiguité : « les voitures dans cet ordre-là se comportent bien, alors ne cherchons pas les complications ». Il a raison, tout marche à merveille !
Telles les vaches dans les prés, nous regardons les trains passer.
Un long train est arrêté en gare et déverse son flot de voyageurs : on les imagine courant, valise à la main, pour changer de quai car il leur faut emprunter la grande passerelle qui enjambe plusieurs voies ; les passages souterrains n'étaient pas fréquents en cette période de l'histoire choisie par André. Pendant ce temps un autorail est prêt à partir : « en voiture s'il vous plaît, fermer les portières », et l'engin quitte tout doucement les quais pour s'éloigner sur la droite et disparaître vers une contrée qui nous est inconnue. Fera-t-il 50 ou 100 kilomètres, reviendra-t-il le soir après un long périple ? Seule notre imagination est capable de le dire car on sait bien qu'il est parti s'immobiliser 20 mètres plus loin sur la grande gare cachée, derrière la partie campagne.
A peine sortis de nos égarements, un long convoi de minéraliers passe lentement sous nos yeux sans s'arrêter. Je compte exactement 42 wagons, tous chargés de coke ou de charbon.
42 wagons faisant en moyenne 12 cm, vous avez donc un convoi, à l'échelle de nos réseaux, mesurant plus de cinq mètres de long !
Lui aussi ira stationner discrètement dans une des trois gares cachées. Deux sont au même niveau alors que la troisième, en construction, est là pour desservir le niveau + 1 qui passe sur le viaduc, côté campagne. Chaque gare reçoit ses convois, y compris des autorails, partant tous dans le même sens. Celle derrière le gril envoie ses trains dans le sens opposé à son homologue cachée derrière la campagne.
C'est simple et sûrement plus rationnel pour le bon déroulement des séquences car, à terme, André compte manœuvrer une quarantaine de trains en une journée quand tout sera terminé.
Mais il n'est pas pressé de finir car l'intérêt qu'il porte à son réseau est d'améliorer sans cesse sous peine de s'ennuyer. J'ai appris très récemment qu'il comptait déjà refaire son dépôt vapeur qui, d'après lui, ne met pas assez en valeur les locomotives qui y stationnent. De même son fond de décor sera revu et corrigé. Encore de longs mois de travail, que dis-je de travail, de passion ! Car c'est bien cela qui l'anime et c'est bien cela qui nous a amené chez lui.
A l'issue de la séquence gravée sur la bande magnétique, nous avons droit à une petite démonstration sur la butte de triage, comme cela se déroulait il y a encore peu de temps. Les wagons sont poussés par une petite loco de manœuvre, et en haut de la butte, ils sont automatiquement décrochés et lâchés pour aller rejoindre leur voie de destination. Ainsi chaque convoi se forme suivant les directives du fameux magnétophone. Par la suite une loco vient chercher chaque rame prête à partir vers sa destinée. Voilà le vrai triage...et nous restons bouche bée devant une telle orchestration.
Pour finir, André nous invite à passer sous le réseau, car il ne faut pas repartir sans avoir vu les fameuses gares cachées où nous attend la totalité de son matériel, locos et wagons, sagement alignés, prêts au départ. Là nous découvrons une rame de 15 voitures voyageurs aux côtés d'une flotte impressionnante d'autorails. Nous retrouvons notre convoi de minéraliers jouxtant un autre de céréaliers, une belle rame de « couverts » n'a rien à leur envier.
Parallèlement, André nous explique le principe de ses relais.
La forêt de fils électriques est impressionnante mais là je bloque un peu, je ne vous raconterai rien et vous le savez : la technique est mon point faible.
Mais par contre si vous comptez en apprendre d'avantage, alors pas d'hésitation, appelez-le, il n'attend que cela...
C'était en juillet 2013 – Chapeau bas Monsieur André.
Une étonnante rencontre
novembre 2024
Je vous ai précédemment parlé du salon d'Orléans où nous avons été, il faut le dire, très appréciés par nombre de ferroviphiles.
Les échanges ont été fructueux dans les deux sens. C'est le grand intérêt des expositions où nous livrons nos secrets de fabrication et, au contraire, où nous recevons des conseils et des astuces. C'est tantôt pour améliorer, tantôt pour corriger notre décor et quelquefois éviter des erreurs, des anachronismes. Il me vient en tête, par exemple, ce monsieur, ancien menuisier, qui me fit remarquer que mes Z étaient à l'envers sur certains volets. Je ne manquerai pas de les corriger dans la mesure du possible.
Beaucoup se sont renseignés sur la nature de mes bâtiments, sur la peinture que j'employais. D'autres sur la façon de faire le bitume dans les rues de mon village et quand je leur répondais que c'était le dos d'une toile cirée, peinte par la suite, ils n'en revenaient pas. Le fond de décor aussi soulève bien des interrogations, certains même découvraient ce qu'était le zeechium pour fabriquer les arbres et quelle méthode employer pour le feuillage. Toutes les astuces sont bonnes à prendre, à donner ou à recevoir. Le modélisme dans sa totalité, que ce soit le décor ou la technique, est un ensemble de trouvailles avec une dose d'ingéniosité si petite soit-elle.
Et puis samedi après-midi voilà un jeune homme, entre 25 et 30 ans, propre sur lui comme on dit, pas de casquette à l'envers, pas de t-shirt imprimé à la mode « m'as-tu vu », pas de jeans troués, non un simple jeune homme à l'allure classique qui s'arrête devant notre diorama, et après l'avoir détaillé très longuement, très méthodiquement, nous déclare : - vous avez représenté très exactement ce que me racontaient mes grands-parents.
Evidemment ça nous interpelle et nous entamons la conversation avec lui, Eliane et moi. Une très longue conversation agréable et surprenante où il nous déclare sans détour : - je suis mal dans mon époque, je vis mal ma jeunesse, j'aurais tellement aimé vivre mon enfance identique à celle de mes grands-parents. Le village que vous représentez respire la tranquillité, le plaisir de vivre, le savoir-vivre et je sens bien que ça me manque.
Que répondre à cela, il avait l'air tellement désabusé !
On ne cherche pas à revaloriser le 21e siècle à ses yeux mais au contraire à lui décrire notre jeunesse telle qu'elle était : plus stricte et plus rigoureuse que maintenant.
Il y avait un prix à payer pour mériter cette quiétude et ce bien-être apparent qu'il nous enviait.
On lui explique que la jeunesse actuelle ne serait peut-être pas, ou sûrement pas, prête à accepter toutes les contraintes que nous avons dû subir sans sourciller pour autant : c'était normal, on était tous, plus ou moins, logés à la même enseigne. Inutile de se rebeller, on n'y pensait pas. Notre éducation ne nous l'aurait pas permis.
Bien sûr nous ne lui avons pas caché les gifles, les claques sur les fesses, les coups de règle, les punitions, les « privé de dessert », les 100 lignes et autres procédés ayant pour but d'apprendre, dès le plus jeune âge, à accepter ces principes de base d'un savoir-vivre ensemble : se sentir bien parmi les autres. On lui a fait comprendre que la discipline était rude, intransigeante et non négociable. Nous avions tous le même code et encore maintenant j'ai rarement rencontré des gens de notre âge qui s'en plaignaient vraiment. Nous laisserons les abus de côté, car il y en avait, nous en sommes conscients, mais devait-on tout lâcher pour autant ?
Il n'en démord pas, il aurait préféré connaître cette rudesse des années 50-60 plutôt que subir ce relâchement, cette pagaille, cette loi de la jungle (ce sont ses mots) qui le traumatisent au quotidien.
Il voulait plus de détails afin de pouvoir compléter, ou comparer avec les dire de ses grands-parents. Eliane a commencé avec ses souvenirs d'enfance à la ferme, un bordage plus exactement, avec deux vaches, des poules, des lapins, un cochon. Deux kilomètres la séparaient de l'école où elle se rendait le plus souvent à pieds. A certaines occasions son père l'emmenait dans la carriole attelée à l'ânesse. Cette dernière aidait aux travaux des champs et parfois dans les fêtes de villages.
Notre visiteur était étonné de constater ce décalage de vie d'à peine soixante ans.
Moi, je lui racontais ma vie de petit parisien, les « fortifs » traversés à pieds pour rejoindre l'école, les culottes courtes, les grosses chaussettes tricotées pour affronter l'hiver, le goûter avec tranche de pain et carré de chocolat noir.
Je ne me souviens pas en avoir été malheureux. Toutes ces situations ont façonné notre jeunesse et nous ont préparé aux aléas de la vie. Pleurnicher ne faisait pas vraiment partie de notre vocabulaire.
Nous constatons d'expo en expo que tous les gens de notre génération ont cette unanime réaction : nous remercions nos parents de nous avoir offert cette éducation.
Le jeune homme repartit pour un temps réconforté, persuadé qu'il lui fallait trouver cette simplicité salvatrice en faisant fi de tout ce qui pouvait l'entourer et le déranger.
N'est-ce pas là, nous aussi, notre façon d'affronter ce monde que l'on dit fou !
Un grand salon en demi-teinte
octobre 2024
Il y a 10-15 ans, je me souviens qu'on se plaignait qu'au plus grand salon de modélisme ferroviaire français d'Orléans, les allées étaient trop étroites. Parfois, devant les réseaux, on y trouvait trois rangs de visiteurs agglutinés, sacs à dos sur le dos. Il fallait attendre son tour pour admirer le travail des modélistes.
Mais l'effervescence était là : c'était la grand-messe, la grande communion. Une seule chose nous réunissait : le train, le petit, le plus grand, celui qui crachait de la fumée. Le rendez-vous était incontournable, on y venait des quatre coins de la France. Les visiteurs affirmaient avec plaisir être allés au salon d'Orléans, quant aux exposants c'était une fierté non dissimulée : « moi j'ai fait Orléans ! ».
Et je me souviens que tous les ans on était surpris d'y trouver des réseaux d'exception. Il fut même une époque où l'exposant se devait de soigner l'installation de son stand par respect pour le public et du lieu qui l'accueillait.
Hélas, hélas, dans les dernières années on sentait déjà la fin venir quand on passait devant un réseau encore en construction, pire encore quand les tissus étaient grossièrement agrafés, voire absents.
Du temple du petit train nous passions inexorablement à l'expo tout court. Nous nous enfoncions tout doucement vers une banalité qui n'attirait plus ni le Pyrénéen ni l'Alsacien, ni le Breton ni le Méditerranéen.
Depuis le temps que j'espérais exposer mon vieux Trinville à Orléans, après deux refus, c'est en mars dernier que j'ai eu le plaisir d'être accepté avec mon nouveau Trinbourg. Une consécration, me dis-je ! Et puis finalement on se retrouve en pays connu : très peu de nouveautés. Les visiteurs fidèles et habitués savent nous le dire : où sont les réseaux d'exception d'antan. Un de mes amis me disait : « on est content, on a vu du train, mais nous recherchions la surprise ! ».
Je comprends bien qu'un club ne puisse pas produire un nouveau réseau tous les ans ; c'est beaucoup de travail, du temps passé et il faut dire que les cheveux blancs fatiguent plus vite au fil des ans !
Alors est-ce une solution que de vouloir nous associer à des disciplines qui nous sont étrangères ?
J'ai très souvent participé à des salons pluridisciplinaires. Tantôt le train était minoritaire, tantôt il englobait d'autres disciplines. Le mariage n'était jamais équitable mais tout le monde y trouvait son compte : les intrus étaient toujours bien acceptés. J'en ai fait l'expérience au salon du maquettisme d'Argentan où nous n'étions que deux à présenter du train. Le public nous a élu premier de la classe toutes disciplines confondues !
Ici, à Orléans, le salon était franchement divisé en deux par une très large allée créant ainsi une barrière virtuelle. Certes les visiteurs allaient d'un bloc à l'autre mais on sentait bien que l'intégration n'était pas facile.
Le vendredi et le samedi la partie ferroviaire fut envahie par le public. On avance dans sa globalité 4000 entrées le premier jour et 8500 pour le deuxième. Le total de 20000 a-t-il été atteint pour les trois jours ?
Nous avons eu de très intéressants contacts, proportionnellement plus nombreux que sur les autres salons. Par contre, le dimanche, jour de sortie des familles, nos allées étaient clairsemées, parfois on s'ennuyait... Les wargames, Playmobil, RC et autres loisirs actuels retenaient l'attention des enfants, pour lesquels le « petit train » n'avait aucun intérêt. On ne peut pas blâmer les organisateurs ; pour couvrir leurs frais (effarants, je suppose) il leur fallait faire un très grand nombre d'entrée. Les ferrovipathes n'auraient pas suffi.
Alors la question se pose : qui va se lasser le premier ? Les gens du train ou les autres. L'année prochaine il faudra renouveler les réseaux : pas facile !
En tout cas pour ne pas noircir le tableau, j'ai trouvé ce salon très bien organisé dans un bâtiment de 16000 mètres carrés, très spacieux et bien distribué, aux lignes modernes et esthétiques. On a découvert un service d'ordre interne efficace, n'en déplaise aux indisciplinés, un service de nettoyage omniprésent (blocs sanitaires toujours impeccables et en grand nombre) avec des coups de balais dans les allées de temps à autres, des plateaux-repas intelligents où l'on pouvait prendre par exemple deux barquettes-entrées si on ne désirait pas de viande (on évite le gaspillage), une salle à manger incorporée dans les halls et le droit de manger sur nos stands.
Une seule ombre au tableau : les stands n'étaient pas numérotés ce qui aurait permis au public de mieux se repérer.
Voilà une petite chose à corriger et globalement je tire mon chapeau pour avoir aussi bien réussi un salon qui renaît de ses cendres.
On attend bien sûr celui de l'année prochaine.
Vous êtes beaucoup comme moi à penser que notre hobby risque de disparaître dans les décennies à venir.
Sur tous les salons on en parle, on s'inquiète.
On y rencontre beaucoup de clubs où les anciens sont très présents. Les jeunes se font rares.
Les réseaux individuels, en général plus petits et on comprend pourquoi, trouvent leur place dans nos salons. Ils y sont appréciés. Les maquettes sont parfois plus originales, moins ferroviaires peut-être, moins conventionnelles mais prouvent aux visiteurs qu'on peut faire du train sur peu de place. Il n'est pas impératif de condamner une pièce pour s'amuser.
Encore faut-il pousser nos visiteurs à adopter ce processus et plus encore à venir exposer. Il arrivera un jour où les réseaux viendront à manquer, petits ou grands : alors, plus de salon, que du train chez soi ?
Je ne blâme pas, soyez-en sûrs, tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont amoureusement années après années construit leur réseau souvent plus abouti que les nôtres a fortiori amovibles.
Enfin pour conclure cette brève analyse, il faudrait l'aide des médias pour faire redécouvrir ce jeu pour adultes par excellence : un petit reportage ici et là à la télé, sur les journaux quand il s'agit de faire un compte-rendu d'expo ou mieux encore un bon article dans un magazine autre que LR et Cie.
Une pléiade de célébrités, ferrovipathes comme nous, devraient pouvoir nous y aider. Allez, faites jouer vos relations !!!
Le train réel a du plomb dans l'aile, il ne faut pas que le petit prenne le même chemin...
On se mobilise !!!
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